Une réunion annuelle qui s’ouvre sous l’égide des autorités mauritaniennes

Président la cérémonie d'ouverture, M. Mohamed Ould Ahmed Benane, coordonnateur national du CILSS, a ouvert l’évènement en exprimant sa gratitude envers les organisateurs pour avoir choisi Nouakchott comme lieu de la réunion et a souligné l'importance pour la Mauritanie de tirer parti des réalisations du projet CaSSECS. Au nom du secrétaire exécutif du CILSS, il a également souhaité la bienvenue aux participants.

Par la suite, le Dr El Hadj Traoré, coordonnateur du projet, a mis en avant l'importance cruciale de l'évaluation de l'empreinte carbone des écosystèmes sahéliens pour contrer les effets néfastes du changement climatique. Bien que le projet ait été initialement prévu pour se conclure en décembre 2023, il a bénéficié, d'une prolongation d'un an afin de consolider ses résultats et de préciser ses objectifs pour l'avenir. Les secrétaires généraux des Ministères mauritaniens de l'Agriculture et de l'Environnement ont également prononcé des discours, soulignant l'importance cruciale de la recherche et de l'innovation pour la durabilité des écosystèmes sahéliens.

Au tournant de la dernière année du projet, des résultats qui se concrétisent pour réaliser le bilan carbone de l’élevage au Sahel

Cette réunion annuelle a servi de plateforme pour partager des connaissances et échanger des expériences entre chercheurs, décideurs politiques et acteurs de terrain. Les présentations et les discussions ont abordé divers sujets, de la collecte de données aux stratégies d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre.

Les orateurs / leaders de composantes et d’activités ont présenté les résultats des cinq composantes du projet CaSSECS et ont axé leur propos sur les stratégies de diffusion de ces données. L’un des outputs de cette réunion est de pouvoir identifier quelles sont les données encore nécessaires pour réussir l’exercice final de calculer le bilan carbone de l’élevage au Sahel. Les activités déjà réalisées, et terminées, sont de plus en plus nombreuses, ce qui assure le projet de pouvoir remplir ses objectifs spécifiques durant les prochains mois.

La réunion a également été l'occasion de discuter des défis à venir et des orientations pour la prochaine phase du projet. Les participants ont souligné l'importance de la collaboration continue entre les pays du CILSS pour relever les défis communs liés au changement climatique et à la durabilité des écosystèmes.

Une session spécifiquement dédiée à un retour d’expérience des dispositifs mis en place par le projet

Au cours de sa mise en œuvre, le projet CaSSECS a établi six dispositifs innovants pour mesurer les émissions de GES et le stockage de carbone dans les écosystèmes sahéliens. Les responsables de ces dispositifs sont tous venus présenter le dispositif et/ou la méthodologie en mettant en avant les étapes de mise en place de ce dispositif (étapes, coût, co-construction, etc.), les difficultés rencontrées lors de l’utilisation du dispositif et/ou du déroulement de la méthodologie, des recommandations phares (qui pourraient notamment servir aux parties prenantes du second cercle des pays cibles du projet) ainsi que quelques résultats clés issus du dispositif et/ou de la méthode.

Dispositifs de mesure de GES de l’écosystème (O. Roupsard et al.)

Suivi de la phytomasse avec drone et satellites (A. Diouf, S. Taugourdeau et al.)

Dispositifs de mesure de CH4 entérique (H. Assouma et al.)

Approche COMOD (E. Delay, D. Dabire, D. Berre et al.)

SPIR sol, fourrage et fèces (L. Lardy, R. Diarra, L. Bonnal et al.)

Dispositif de suivi de la croissance des ligneux (C. Jourdan, O. Ndiaye et al.)

De même, il est à noter que le projet a soutenu dix thèses de doctorat en cours et financé plus de trente-cinq stages de master, contribuant ainsi au renforcement des capacités humaines et institutionnelles dans la région.

Un échange réciproque avec les partenaires Mauritaniens, Maliens et Tchadiens

L’objectif additionnel de cette réunion annuelle 2024 a été de commencer à diffuser les résultats du projet au deuxième cercle des pays du CILSS identifiés à la formulation du projet. Si les activités de cette phase 1 ont pris lieu au Burkina Faso, au Niger et au Sénégal, CaSSECS explore les extensions possibles au Mali, en Mauritanie et au Tchad, trois autres pays du Sahel dont les systèmes d’élevage possèdent de nombreuses ressemblances avec les pays du premier cercle.

Un représentant du Mali (Alassane Ba de l’IER), un représentant du Tchad (Mahamar Amid de l’IRED) et plusieurs représentants de différentes institutions Mauritaniennes ont pris part aux trois jours de discussions. La Mauritanie, en tant que pays hôte de cet événement, a été sélectionnée pour son engagement croissant dans la recherche et les actions en faveur de la durabilité environnementale, notamment dans le secteur de l'élevage. Les autorités mauritaniennes ont exprimé leur volonté de valoriser les résultats de ce projet pour éclairer les politiques nationales et les initiatives de développement.

Ces représentants invités ont notamment interagi lors des sessions de discussions sur les résultats du projet. Lors de la dernière après-midi les représentants du Mali, de la Mauritanie et du Tchad ont présenté au pupitre les contextes de leurs pays respectifs relativement aux systèmes d’élevage et aux capacités d’évaluation des bilans carbone de ces écosystèmes. Une collaboration à poursuivre lors des derniers mois du projet pour penser leur rôle dans une possible suite/extension de CaSSECS.

16 février : Réunion du comité scientifique pour entériner les orientations futures

Les trois jours de la réunion scientifique se sont enchaînés avec la réunion du comité scientifique de CaSSECS. Y étaient présents 15 membres en présentiel et trois en distanciel. L’animateur scientifique a fait un retour sur les 20 recommandations exprimées par le comité scientifique en février 2023. Les membres du CS ont été impressionnés par la quantité et la qualité des données scientifiques, dont certaines très pertinentes et originales, que les équipes du projet ont réussi à obtenir. Le projet entrant dans sa dernière année d’activités, le comité a demandé aux équipes de mettre le focus sur la clôture des activités restantes et de de porter les efforts sur la valorisation des résultats. De nouvelles recommandations ont été esquissées par le comité scientifique, qui devront ensuite être entérinées par le comité de pilotage.

Conclusions

Au terme, cet événement majeur, axé sur la recherche et le développement pour la résilience des élevages pastoraux et agropastoraux dans les pays sahéliens du CILSS, a témoigné de l'engagement collectif en faveur de la résilience des éleveurs sahéliens et de la protection des ressources naturelles dans la région. Il a souligné l'importance de la recherche collaborative et de l'innovation pour répondre aux défis urgents du changement climatique, ouvrant la voie à un avenir plus durable pour les communautés sahéliennes.

La réunion annuelle 2024 en vidéo