Depuis 1980 des études sont menées au Sénégal, notamment avec le Centre de Suivi Ecologique, afin d’évaluer les quantités disponibles de biomasse sèche. La méthode qui a été privilégiée est celle d’utiliser des images satellite. Néanmoins cette technologie montre ses limites, notamment dans la qualité de la résolution de l’image (entre 10 m à 1 Km), une distance qui est trop importante au vu de la forte hétérogénéité spatiale des parcours au Sahel. Les mesures de terrains doivent être intenses pour permettre de bien prendre en compte cette hétérogénéité.

Pour pallier à ces difficultés, des chercheurs travaillent dans le cadre du projet CaSSECS à l’application d’une nouvelle technologie, celle des drones. Ces derniers pourraient servir à évaluer la biomasse sèche à une échelle intermédiaire de quelques hectares et donc de bien évaluer l’hétérogénéité. L’enjeu des équipes était désormais de tester le protocole et de calibrer les résultats du drone avec les données issues des images satellitaires. Cette approche permet de réduire fortement le temps de mesure de terrain et leur coût. Elle permet aussi de couvrir des zones géographique plus larges et de bien évaluer les zones très hétérogènes (zone de marres, relief cuirasse ferralitique, etc.).

Suite à ces travaux, un article intitulé « Un cadre pour les prévisions à l'échelle nationale de la masse sèche des fourrages au Sénégal : les drones comme étape intermédiaire entre les mesures de terrain et les images Sentinel-2 » vient d’être publié dans la revue Internationale journal of remote sensing. Il a été co-écrit par un collectif de 10 chercheurs et doctorants, issus de cinq institutions de recherche (Cirad, CSE, Lund University, Université de Copenhague, Institut Agro de Montpellier).

21 millions de tonnes de matière sèche, c’est la différence qui a été trouvé entre l’utilisation des satellites et des drones à l’échelle nationale.

Carte montrant la différence entre la masse sèche (kg.Ha-1) estimée par l'approche basée sur les drones et celle estimée par le CSE pour 2020 (source:  https://agritrop.cirad.fr/607601/)

Depuis 2020, les chercheurs de CaSSECS affinent la méthode en se rendant sur le terrain comme en octobre dernier au CRZ de Dahra.

Lien vers l’article :  https://agritrop.cirad.fr/607601/

Bonne lecture !